dimanche 20 décembre 2009

Lettre de Paul Mesnard - 15 septembre 1917

Lettre écrite par l'oncle Paul 9 mois avant sa mort.

Ave Maria

Aux armées le 15 septembre 1917
en la fête de notre dame des sept douleurs

Magnificat ! Alleluia !

Gaudeamus en domino !

Oui, bien chers parents réjouissons nous dans le Seigneur. C'est plus facile à moi puisque je suis dans les cieux en compagnie des anges et des saints chantant les louanges au bon dieu. " L'œil de l'homme n'a jamais vu, son oreille n'a jamais entendu, son cœur n'a jamais compris ce que le bon dieu réserve à ses élus. "
C'est mon grand saint patron qui parle. Ne pleurez pas bien chers parents, je voulais me donner au bon dieu dans la vie religieuse ; dépassant mes espérances sinon mes désirs il m'a enlevé de cette terre d'exil pour m'introduire dans le séjour des bienheureux, comme c'est mieux, avec moi remerciez le bon maître chantez sa gloire en offrant généreusement votre sacrifice.
Ne croyez pas que je sois mort, plus que jamais je vis de la véritable vie ; débarrassé de ce corps de misère mon âme s'est envolée du séjour des vivants.
Ne croyez pas que je sois absent, je suis plus que jamais au milieu de vous, je vois ce que vous faites, je vous aide, je vous console, je vous montre le ciel objet de vos espérances.
Je vous dis la bonté de dieu, la sollicitude de la ste vierge et avec vos petits anges, avec votre cher Pierre, je deviens l'ange gardien de vos vieux jours, celui des foyers de Maurice et d'Antoine. Oh, comme j'aurais de joie à faire éclore dans le cœur de mes petits neveux et petites nièces l'amour du bon dieu et de la ste vierge, comme j'y développerai avec la permission du bon maître le désir de se consacrer à lui dans le sacerdoce ou la vie religieuse.
Séchez vos larmes bien chers parents. Faites les tomber dans le cahier du prêtre comme autant de pierres précieuses qui seront offertes à la majesté de dieu et qui embelliront votre couronne éternelle.
Daignez je vous prie me pardonner la peine que je vous ai trop souvent causée et que j'ai toujours regrettée amèrement.
Bon courage, retrouvons nous dans le cœur du bon maître surtout à la ste messe complète (avec communion).
Cette épreuve diminue vos attaches terrestres et vous attache davantage au ciel, qu'elle vous fasse mieux encore aimer et servir le bon dieu.
Lui seul ! que sa sainte et toujours aimable volonté soit faite maintenant et toujours.

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